L'Île noire

A la mort de leur père, l'énigmatique Capitaine Reyns, Frank et Robert, deux jeunes adolescents, se retrouvent seuls au monde, sans moyens d'existence et sans toit. Seuls ? Pas tout à fait puisqu'il leur reste un oncle... dont les honnêtes gens osent à peine prononcer le nom et qui vit dans une île maudite, M'Gas, L'Ile noire, qu'ils décideront d'atteindre et où ils arriveront effectivement après de dangereuses et maléfiques aventures : « Jamais il n'aurait pu imaginer des rivages aussi sombres, aussi peu engageants, inspirant un étrange malaise tournant à l'effroi. Pourquoi Frank pensa-t-il à cette gravure représentant l'Enfer de Dante qu'il avait un jour repoussée avec dégoût ? Et soudain, comme si cette région côtière voulait se montrer dans toute sa sauvagerie, le brouillard s'ouvrit, se dissipa, et le paysage tout entier baigna dans une irréelle lumière livide. Frank vit une plage grise, pierreuse, entourée de sombres rochers menaçants et d'arbres noirs dégoulinant de poix. A l'arrière-plan s'élevait un cône, noir également, dont la pointe semblait percer les nuages. Aucun signe de vie ! Aucun froissement d'ailes ! même le pluvier ne se montrait pas... Or un Blanc vivait là depuis plus de vingt ans... » Et cette impression première n'était qu'un avant-goût de l'horreur.

Né en 1887, Jean Raymond Marie de Kremer est mort à Gand en 1964. Parmi ses grandes œuvres publiées sous le nom de Jean Ray, on trouvera, dans cette même collection : Visages et choses crépusculaires, La croisière des ombres, La cité de l'indicible peur, Le livre des fantômes, Les contes du whisky, Le carrousel des maléfices, Les derniers contes de Canterbury et Les contes noirs du golf, ainsi que son anthologie du fantastique La gerbe noire ; dans la série NéO/Club reliée : les vingt et un volumes de L'Intégrale des Aventures de Harry Dickson écrites par Jean Ray désormais complète. Sous le nom de John Flanders : Visions nocturnes, Visions infernales, La malédiction de Machrood, La neuvaine d'épouvante, La brume verte, Les feux follets de Satan et Les contes du Fulmar. Ainsi se dessine peu à peu, chez NéO, la publication des Œuvres complètes de cet immense créateur visionnaire, le seul Européen qui puisse être comparé au grands Américains du fantastique contemporain. De Jean Ray, on pourra lire encore Malpertuis, chez J'Ai Lu, et, de John Flanders : L'élève invisible (Claude Lefrancq, Bruxelles) ainsi que La Bataille d'Angleterre et La Vallée du sommeil (Corps 9).