Salles obscures

Le cinéma prend vie dans les ténèbres, tout comme les vampires...

Juste un film vu un après-midi à l'Eros, un vieux cinéma reconverti dans le X. Un film étrange qui, à première vue, n'avait rien de pornographique, où il ne se passait pas grand-chose, et dont je m'expliquais mal pourquoi il me fascinait autant. Peut-être était-ce la manière qu'avait le réalisateur de filmer le cou et la gorge de ses interprètes, ou les ruptures soudaines de l'image, comme si le projectionniste avait prélevé pour sa collection des extraits de certaines séquences ? Comment aurais-je pu me douter que ce film allait bouleverser ma vie, devenir mon unique obsession, et surtout que je n'étais pas le seul. Et que, peu à peu, la planète tout entière allait basculer dans la folie...

Spécialiste du cinéma bis, responsable d'une revue consacrée à la vidéo et scénariste de B.D., Tim Lucas a immédiatement été salué comme un écrivain hors pair par la critique américaine qui a vu en « Salles obscures » un « Dracula » revu par J.G. Ballard, « L'année dernière à Marienbad » réalisé par Mario Bava, ou l'oeuvre d'un Borgès scénariste de film X...