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ELYZAD

Les éditions elyzad sont nées à Tunis en 2005. Malgré un contexte politique pesant, face à la censure et à la situation de « douce » asphyxie dans laquelle nous nous trouvions, il était vital pour nous de donner à entendre les voix des romanciers, « ces historiens de l’imaginaire », qui disent la parole tue, explorent l’âme humaine dans toute sa nudité.

Pour porter loin cet engagement, nous avions des défis à relever. Celui de faire circuler les textes du Sud vers le Nord afin d’inverser la dynamique dans laquelle nous étions cantonnés. Abordant ce chemin ardu, nous avons fait le choix de l’exigence : sélection minutieuse de textes littéraires, attention particulière à la finition de l’objet livre (papier, couverture). Très vite, un diffuseur-distributeur en France nous a accompagnés dans cette aventure, nous permettant ainsi cette traversée des textes. Nous avons pu alors partager avec les lecteurs de l’autre rive de la Méditerranée les romans des auteurs tunisiens Ali Bécheur, Hélé Béji, Emna Belhaj Yahia, Azza Filali, Yamen Manai… Autre défi : réagir aux replis identitaires qui s’esquissaient dans le paysage tunisien en publiant des textes littéraires qui soient regard sur l’Autre. Dans cette volonté de diversité, nous avons accueilli dans notre catalogue les Françaises Olympia Alberti, Marie-Christine Sato, Anne-Christine Tinel.

Au fil des années nous ont rejoints les Algériens Djilali Bencheikh, Ilf-Eddine, Wahiba Khiari et Leïla Sebbar, le Mauritanien Beyrouk, le Libyen Kamal Ben Hameda ou encore le Togolais Théo Ananissoh. Autant de textes qui sont un plongeon dans des contrées méconnues, au plus proche de l’intimité des êtres.

Aujourd’hui les rives se sont jointes, qui est d’ailleurs, qui est d’ici ? Tahar Bekri, Sophie Bessis et Cécile Oumhani disent « ici et ailleurs », les frontières sont désormais effacées.

Si nous publions essentiellement en langue française, la langue arabe nourrit sans cesse notre réflexion. Des textes bilingues - poésie, théâtre - ont enrichi le catalogue, des traductions de romans de la littérature arabe sont en cours de publication. Car il s’agit pour nous d’offrir à lire des écritures plurielles, dont nous nous faisons les passeurs.

Plusieurs de nos auteurs ont reçu des prix littéraires en Tunisie, en France, en Inde. En décembre 2011, le prix Alioune Diop de l’édition africaine nous a été décerné. Ces récompenses sont un moteur pour poursuivre l’aventure et maintenir notre engagement : découvrir l’autre dans sa singularité, dans son universalité, combattre les préjugés, faire entendre les battements du cœur du Monde. Avec toujours la même exigence, des textes garants d’une pensée libre...

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