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Eric AMBLER

Rompant avec une formation d’ingénieur, il écrit des chansons et des sketches pour des spectacles de vaudeville puis devient, de 1929 à 1937, rédacteur publicitaire. En 1936, il publie son premier thriller, Frontière des ténèbres et, en 1938, il entre en qualité de consultant pour les scénarios chez le producteur Alexander Korda. Par ailleurs, il publie, de 1937 à 1940, Épitaphe pour un espion, Je ne suis pas un héros, Le Masque de Dimitrios et La Croisière de l’angoisse. Confirmant la rupture avec le roman de mystère ou d’espionnage de l'époque ces œuvres s’inscrivent fortement dans la réalité contemporaine, et certaines d’entre elles, d’une sensibilité de gauche, prennent nettement parti contre le nazisme. Après la Deuxième Guerre mondiale, qu'il passe au service cinématographique du War Office, il entame une carrière de scénariste et de producteur pour la Rank. De 1944 à 1958, il écrira ainsi les scripts de films de Carol Reed, David Lean, Robert Parrish, etc. Ce n’est qu’en 1951 qu’il revient à la littérature avec L’Affaire Deltchev. Ce roman particulièrement ambitieux, décrit, au travers d’un procès truqué, la situation de la Bulgarie et de l’Europe de l’Est en proie au stalinisme. Ambler se tourne ensuite vers l’Asie du sud-est, relatant, dans Les Visiteurs du crépuscule et Les Trafiquants d’armes, les conséquences de la décolonisation. En 1958, il part pour Hollywood et travaille pour la M.G.M. C’est durant cette époque, en 1962, qu’il écrit un roman plus strictement policier, La Nuit d’Istanbul dont l’adaptation cinématographique, réalisée par Jules Dassin sous le titre Topkapi, connaîtra un grand succès. Le héros du livre, Arthur Abdel Simpson, réapparaîtra, en 1967, dans Sale histoire. Par la suite, Ambler revient au roman d’espionnage avec Complot à Genève, Le Levantin, Docteur Frigo, ou, encore, N’envoyez plus de roses, qui traite de la criminalité financière, et Le Brochet qui met en scène, sur fond d’armes chimiques, un leader autocrate du Moyen-Orient. Commentant lui-même son œuvre, Ambler souligne que ses héros se sont éloignés de l’archétype. Ce sont des êtres ordinaires, auxquels le lecteur peut s’identifier, et qui se trouvent pris dans les rets de situations extraordinaires et angoissantes, provoquées par l’argent, la guerre, la haute et la basse politique internationale. (Source : Éditions Ombres)

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