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Michel LE BRIS

Écrivain, romancier, philosophe, éditeur, Michel Le Bris est le directeur du festival Saint-Malo : Étonnants Voyageurs. Né dans la baie de Morlaix en 1944, il vit encore aujourd’hui dans la région. Nécessaire enracinement pour un grand voyageur, et besoin de mer aussi : « Je suis né au bord de la mer, et je n’en aurai jamais fini avec elle. » Parallèlement à des études d’économie, Michel Le Bris poursuit à Nanterre des études de philosophie. En 1967, il participe à la naissance du Magazine Littéraire et prend la direction du mensuel Jazz Hot. Mai 1968 jouera dans sa vie un rôle déterminant. Il participe ensuite à la création du quotidien Libération en 1973. Il fait paraître, en 1977, ce qu’il considère comme son premier vrai livre, L’Homme aux semelles de vent, premier manifeste pour une littérature aventureuse. Grand connaisseur de l’histoire de la conquête de l’Ouest, et de l’histoire de l’Amérique en général, Michel Le Bris y a consacré un roman, Les Flibustiers de la Sonore (Flammarion, J’ai lu, 1998) et de nombreux autres ouvrages. Spécialiste de Stevenson, il lui a consacré une monumentale biographie (Les Années bohémiennes, NiL éditions, 1994) un essai (Pour saluer Stevenson, Flammarion, 2000) et a édité chez divers éditeurs la quasi-totalité de son œuvre. Éditeur aux éditions Phébus des grands classiques de la flibuste, il a publié aux éditions Hachette littérature le premier tome de son histoire de la flibuste : D’or, de rêves et de sang. Directeur de l’Abbaye de Daoulas de 2000 à 2006, il y organisera de grandes expositions accompagnées d’albums-catalogues publiés aux éditions Hoëbeke : Indiens des plaines, Pirates et flibustiers des Caraïbes, ou Fées, elfes, dragons et autres créatures des mondes de féerie, pour lequel il a obtenu le prix spécial du jury des Imaginales. En 1990, exaspéré par les modes littéraires occupant alors le devant de la scène en France, décidé à défendre l’idée d’une littérature résolument « aventureuse, voyageuse, ouverte sur le monde, soucieuse de le dire », il lance en France le mouvement des « écrivains voyageurs », propose en 1992 le terme de « littérature-monde », et fait découvrir des dizaines d’écrivains : plus de 400 ouvrages édités en l’espace de 15 années ! Il créé cette même année (avec Christian Rolland, Maëtte Chantrel et Jean-Claude Izzo qui sera pendant des années l’attaché de presse de la manifestation) le festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo. Plusieurs éditions du festival seront par la suite lancées à l’étranger : à Missoula (Montana, USA), Dublin, Sarajevo (avec le Centre André Malraux), Bamako, Port-au-Prince en Haïti, Haïfa. Son autobiographie littéraire, Nous ne sommes pas d’ici, évoque, comme le souligne Michel Abescat, cette puissance de l’imaginaire qui « nous permet de lier connaissance avec l’autre », cette passion pour la littérature « aventureuse », « soucieuse de dire le monde », contre l’autre, celle de l’intelligentsia parisienne, « repliée sur elle-même, tout encombrée encore des débris des avant-gardes, et du rêve vain d’une littérature n’ayant d’autre objet qu’elle-même ». Habituellement trop pris par son propre festival et ses multiples activités, Michel Le Bris nous fait l’amitié de venir pour la 1ère fois aux Imaginales. Ce défenseur engagé du romanesque est en effet de notre famille, celle qui aime la littérature libre et aventureuse !

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